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Les produits chimiques sont présents dans tous les secteurs d’activité. Ils peuvent être utilisés en tant que tels, substances pures, ou en mélange. Les secteurs industriels concernés sont innombrables, synthèses chimiques ou pharmaceutiques, traitement de surface, agroalimentaire, tannerie, collage, peinture, nettoyage, dégraissage, analyse de laboratoire, etc. Les substances chimiques peuvent être générées par un process ou une activité (combustion, dégradation, fermentation) qui produiront des boues, des poussières, des gaz, des vapeurs, des liqueurs. La manipulation des substances est une activité délicate qui, si l’on n’y prête pas une grande attention, est susceptible de provoquer incendie, explosion, déversement accidentel, fuite, etc. Ces risques, au-delà des entreprises utilisant les produits chimiques, peuvent se répercuter sur la société dans son ensemble.
Les effets sur l’environnement sont connus : réchauffement climatique, trou dans la couche d’ozone, accident industriel (Bhopal, Seveso, etc.), pollution (Amoco Cadiz, dioxine relâchée par les incinérateurs, etc.) et ils ne sont généralement pas sous-estimés par le commun des mortels. Toutefois, les effets sur la santé humaine sont encore très souvent méconnus ou sous-évalués.
Les substances chimiques peuvent rentrer en contact avec l’organisme par voies cutanée ou respiratoire, ou encore par ingestion. Ils vont alors provoquer :
Quelle que soit l’activité, l’utilisation des produits chimiques implique la mise en place d’une démarche d’évaluation des risques complète et rigoureuse. À des degrés différents, tous les pays du monde ont mis en place des politiques de gestion des risques chimiques.
La première étape consiste à effectuer un recensement exhaustif de tous les produits chimiques, d’identifier leur classe de risque et les situations dans lesquelles ils sont utilisés. Ce travail permet de mettre en place un plan de prévention contre les produits chimiques. Pour être efficace, il faut réévaluer régulièrement l’organisation, afin de vérifier que les évolutions n’ont pas créé de nouveaux risques.
L’évaluation du risque chimique comprend quatre étapes :
Dans tous les cas, il faut prioriser les protections collectives. L’organisation et la production doivent être conçues de manière à limiter au maximum les risques d’exposition du personnel. Pour couvrir les risques résiduaires, il faudra équiper les employés d’EPI (équipements de protection individuelle) adaptés aux risques (appareils de protection respiratoire, gants, lunettes, chaussures, vêtements de protection, etc.).
1 - EPI risques chimiques : Étiquettes de danger des substances chimiques
Le choix des EPI contre les risques chimiques est crucial et il faut particulièrement prendre en compte les contraintes qui seront imposées par les postes de travail, le port de longue durée, les ambiances thermiques, le poids de l’équipement, l’humidité, les risques mécaniques associés, les pertes sensorielles (dextérité, gêne visuelle), etc. Pour faciliter l'acceptation de l'EPI et améliorer son efficacité, il est important que l’EPI soit :
En Europe, le règlement 2016/425/UE définit les exigences essentielles de sécurité pour les EPI. Ce texte inclut bien évidement les EPI risques chimiques (annexe II, 3.10) qui sont en catégorie III (risques mortels ou irréversibles). Les EPI risques chimiques seront donc soumis à l’examen CE de type (module B) mais devront également satisfaire le module C2 (contrôle de production) ou le module D (contrôle du système qualité de production) pour pouvoir être marqués CE par le fabricant et commercialisés.
CTC est organisme notifié (modules B et C2) pour les chaussures, les gants et les vêtements protégeant contre les risques chimiques. Pour assurer ce travail, les laboratoires de CTC ont développé un savoir-faire unique.
CTC est impliqué dans le développement des normes d’évaluation des EPI risques chimiques depuis plus de 20 ans et assure l’animation de plusieurs groupes de travail. En règle générale, les normes se concentrent essentiellement sur trois propriétés :
Parmi les propriétés évaluées, citons :
Pour la grande majorité, les normes concernent les risques associés aux produits chimiques liquides et, quelques fois, les substances gazeuses.
Initialement, l’étude des risques chimiques concerne les risques industriels, mais il faut noter depuis quelques années des développements concernant de nouvelles substances, comme les pesticides utilisés en agriculture.
NITRILE |
PVA |
LATEX | PVC polychlorure de vinyl |
FLUORO ÉLASTOMÈRE |
|
EAU | |||||
ACÉTONE | |||||
TRICHLORÉTHYLÈNE | |||||
SOUDE 40 % | |||||
TOLUÈNE | |||||
ACIDE SULFURIQUE 96 % |
Ne convient pas | Sous réserve | Convient |
CTC a développé et fait accréditer ces essais en France par le COFRAC, mais également par le HOKLAS dans nos laboratoires à Hong Kong, où certains de ces essais sont également disponibles.
EN 374-2 : 2015 (deviendra prochainement l’EN ISO 374-2) : "Gants de protection contre les produits chimiques et les micro-organismes dangereux - Partie 2 : détermination de la résistance à la pénétration"
Cette norme établit l’étanchéité d’un gant à l’eau et à l’air :
2014 (deviendra prochainement l’EN ISO 374-4) : "Gants de protection contre les produits chimiques et les micro-organismes - Partie 4 : détermination de la résistance à la dégradation par des produits chimiques"
La masse d’échantillon de gant et sa résistance à la perforation sont déterminées avant et après mise en contact avec un produit chimique pendant un temps donné. L’évolution est calculée en % par rapport à l’initial.
"Vêtements de protection - Protection contre les produits chimiques liquides - Méthode d'essai pour la résistance des matériaux à la pénétration par des liquides"
Un volume donné de produit chimique liquide est appliqué sous forme d’un jet mince sur la surface d’un EPI (gant ou vêtement) disposé dans une gouttière inclinée. Un papier absorbant est disposé sous l’échantillon testé. La répulsion, la rétention (dans l’échantillon) et la pénétration (dans le papier adsorbant) sont déterminées en pourcentage.
"Chaussure protégeant contre les produits chimiques - Partie 1 : terminologie et méthodes d'essais"
Essai de projection : les échantillons de chaussure sont mis en contact avec le produit chimique pendant des temps donnés. Les détériorations de matériaux ou de la structure de la chaussure sont notées.
Essai de dégradation : certaines propriétés physiques fondamentales des composants (tige, semelle) des chaussures sont vérifiées avant et après le contact avec les produits chimiques.
"Détermination de la résistance des matériaux à la perméation par des produits chimiques - Partie 1 : perméation par des produits chimiques liquides potentiellement dangereux dans des conditions de contact continu"
Dans une cellule d’essai, le matériau de l’EPI (chaussure, gant, vêtement) s’intercale entre le produit chimique testé et un milieu collecteur (un gaz ou un liquide). Celui-ci est analysé quantitativement pour déterminer sa concentration en produit chimique en fonction du temps (voir photo "cellule permeation").
"Habillement de protection - Protection contre les produits chimiques - Mesure de la perméation cumulée à travers des matériaux des produits chimiques ayant une faible pression de vapeur"
Méthode utilisée pour les produits chimiques présentant une faible pression de vapeur et/ou une insolubilité dans l’eau (par exemple les pesticides). Un échantillon d’EPI (gant, vêtement) est mis en contact un temps donné avec le produit chimique. Sous l’échantillon, on place un papier absorbant. Après un temps donné, la concentration en produit chimique du papier est déterminée. Les données obtenues sont utilisées pour calculer la perméation cumulée.
"Vêtements de protection - Protection contre les produits chimiques liquides - Mesurage de la répulsion, de la rétention et de la pénétration des formulations de pesticides liquides à travers les matériaux des vêtements de protection"
Le produit chimique est appliqué avec une pipette sur la surface du matériau de l’EPI (vêtement) qui recouvre un papier absorbant. Après un temps donné, on détermine la répulsion, la rétention et la pénétration.
EN ISO 20344 : 2011 : "Équipement de protection individuelle - Méthodes d'essais pour les chaussures" Cette norme contient de nombreuses méthodes d’essai ; deux d’entre elles concernent particulièrement le risque chimique :
Pour couvrir un maximum de situations, une liste de produits chimiques (voir 3) a été défi nie représentant les acides, bases et solvants les plus couramment utilisés et, pour chacun d’eux, une lettre normalisée de codage est affectée qui permettra un marquage de l’EPI.
CTC s’appuie sur les normes d’exigence pour chaque type d’EPI : chaussures (voir 4), gants (voir 5) et vêtements (voir 6). Chacune de ces normes définit les méthodes d’essai à utiliser et les niveaux de performance associés en relation avec les produits chimiques (voir 3).
Parmi les nombreuses exigences énoncées par les normes, il faut attacher une attention particulière à celle définissant la notice d’utilisation (document particulièrement sensible pour ce type d’EPI), notamment, les informations qui donnent les possibilités d’utilisation (usage unique ou réutilisable) ou encore les préconisations d’entretien et de lavage.
Les équipes de CTC (laboratoires et certification) se tiennent à votre disposition pour vous aider à concevoir et commercialiser des EPI risques chimiques pertinents.
Plus d'informations ? Consultez nos pages concernants les normes EPI :
LETTRE DE CODE | SUBSTANCE | N° CAS | TYPE |
A | Méthanol | 67–56–1 | Alcool primaire |
B | Acétone | 67–64–1 | Cétone |
C | Acétonitrile | 75–05–8 | Composé Nitrile |
D | Dichlorométhane | 75–09–2 | Hydrocarbure chloré |
E | Disulfure carbone | 75–15–0 | Composé organique soufré |
F | Toluène | 108–88–3 | Hydrocarbure aromatique |
G | Diéthylamine | 109–89–7 | Amine |
H | Tétrahydrofurane | 109–99–9 | Ether c |
I | Éthylacétate | 141–78–6 | Ester |
J | n-Heptane | 142–82–5 | Hydrocarbure saturé |
K | Sodium hydroxyde 40 % | 1310–73–2 | Base inorganique |
L | Acide sulfurique 96 % | 7664–93–9 | Acide minéral inorganique |
M | Acide nitrique 65 % | 7697–37–2 | Acide minéral inorganique, oxydant |
N | Acide acétique 99 % | 64–19–7 | Acide organique |
O | Ammonium hydroxyde 25 % | 1332–21–6 | Base organique |
P | Hydrogène péroxyde 30 % | 7722–84–1 | Péroxyde |
Q | Isopropanol | 67–63–0 | Alcool aliphatique |
R | Sodium hypochlorite (13 ± 1) % (eau de Javel) |
7681–52–9 | Hypochlorite |
S | Acide fluorhydrique 40 % | 7664–39–3 | Acide minéral inorganique |
T | Formaldéhyde 37 % | 50–00–0 | Aldéhyde |
NORMES D’EXIGENCES | ||||
NORMES D’ESSAIS | EN 13832-2 : 2018 Type U |
EN 13832-2 : 2018 Type US |
EN 13832-3 : 2018 Haute résistance |
|
EN ISO 20344 | Étanchéité | X | ||
Hydrocarbures | X | |||
EN 16523-1 | Perméation liquide/gaz | X | ||
EN 13832-1 §4.1 | Projection | X | X | |
EN 13832-1 §4.2 | Dégradation | X | X |
NORMES D’EXIGENCES | ||||
NORMES D’ESSAIS | EN 374-1 Gant chimique |
EN 659 Gant pompiers |
EN ISO 18889 Gant phytosanitaire |
|
EN 374-2 | Étanchéité | X | X | |
EN 16523-1 | Perméation liquide/gaz | X | X | |
EN 374-4 | Dégradation | X | ||
EN ISO 6530 | Pénétration | X | ||
EN ISO 19918 | Perméation cumulative | X |
NORMES D’EXIGENCES | |||
NORMES D’ESSAIS | EN ISO 27065 Vêtement phytosanitaire |
Autres (EN 14325) Nombreuses normes |
|
EN 16523-1 | Perméation liquide/gaz | X | |
EN ISO 6530 | Pénétration | X | |
EN ISO 19918 | Perméation cumulative | X | |
EN ISO 22608 | Pipette test (méthodes A & B) |
X |
Plus d'informations ? Consultez nos pages concernants les normes EPI :